Olé!
Il y a de ces moments qui me font vraiment sentir que je suis en Europe...
C'est par pur hasard que nous avons découvert hier La Claca, un petit bar où se tiennent régulièrement des représentations de flamenco. Moi qui en rêve depuis si longtemps, je suis à la fois excitée et méfiante, craignant de me retrouver parmi une bande de touristes, à regarder une performance dénuée d'authenticité...
Nous tuons les quelques minutes restantes avant le spectacle à la table d'un café, où je goûte, sur recommandation de mon amoureux, à un bombon - lait condensé sucré inondé d'espresso, un pur délice! Quel bonheur d'être ici, assise à la terrasse, à déguster cet excellent café et en si bonne compagnie (ça va de soi!)... Ce n'est peut-être qu'illusoire, mais la vie européenne me semble avoir un tout autre rythme...
Même si le bar est bondé, nous nous retrouvons debout à un endroit idéal pour ne rien manquer du spectacle. Le groupe consiste en un chanteur, un percussioniste, un guitariste et, évidemment, un danseur. Les quatre, tout de noir vêtus, sauf le danseur, donnent l'impression de ne former qu'un avec le rythme, avec la musique. Les doigts glissent avec aisance sur les cordes de la guitare pendant que le chanteur, les yeux baissés, exprime toute l'émotion de la mélodie avec sa voix et avec son visage. Nous sommes fascinés par ce qui se dégage de la musique, un mélange de fierté, d'orgueil et de douleur qui nous empoigne et nous fait frissonner... sans parler du danseur, qui, avec ses talons et le claquement de ses doigts, accentue le rythme des percussions et souligne la gravité de la voix. Le spectacle est ponctué de "Olé" de la part du public, majoritairement espagnol, qui tape des mains en suivant la musique...
La tête raisonnant de nouveaux rythmes, nous partons nous balader dans les rues du centre historique, et prenons plaisir à photographier et re-photographier les monuments qui ornent avenues et plazas, magnifiques sous l'éclairage nocturne. Les rues sont bondées, même à cette heure - ce qui est tout à fait habituel pour l'Espagne, même un dimanche soir...
De retour à la maison, crevés, nous mangeons les restants de notre "souper québécois" d'hier - pâté chinois arrosé de quetxup (orthographe valencienne du ketchup...) Décidément, je me suis bien adaptée au mode de vie espagnol. Dîner à 17h, souper à minuit, dodo aux petites heures. La grosse vie, quoi.
Comme j'ai dit à Oli cette semaine: moi qui aimais déjà l'Espagne, maintenant, je l'adore.