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Une invitation à prendre le large...
14 mai 2007

Road trip espagnol - Troisième partie

Après une dernière promenade dans les boisés entourant Toledo, nous reprenons la route en direction d’Avila, ville fortifiée qui constitue notre prochaine étape. Fidèle à mon habitude, j’ai le nez plongé dans mon Routard et nos cartes routières, et c’est ainsi que je découvre l’existence d’une petite chaîne de montagne abritant des villages encore authentiques à l’ouest de l’Espagne, près de la frontière avec le Portugal. Je m’assure que le détour est réaliste avant d’en parler à mon pilote, qui est immédiatement séduit par l’idée de s’éloigner des milieux urbains. Il ne nous en faut pas plus pour bousculer nos plans originaux : cap sur la Sierra de la Peña de Francia!

La route nous fait traverser une province qui nous est jusque là inconnue : l’Extremadura. Autour de 19h, nous croisons les villageois en plein paseo : les Espagnols, surtout les vieux, sortent dehors, souvent très bien vêtus, pour la traditionnelle promenade de la fin du jour. Nous en voyons des dizaines, confortablement assis sur les bancs publics ou les petits murets de pierre, bérêt sur la tête et canne à la main, qui conversent avec leurs voisins non moins typiques, en regardant les 'machines' passer… Le tableau est on ne peut plus pittoresque.

Notre destination finale pour la journée est le petit village de La Alberca, que nous atteignons en début de soirée après un chemin en lacets comptant d’innombrables courbes en U qu’Oli doit négocier à très basse vitesse. Les montagnes baignent dans la lumière du soleil qui commence déjà à se coucher et offrent un panorama magnifique. Cette nuit, pas question de chercher une pension ou un hôtel : nous sortons la tente. Je redoute un peu le froid nocturne à cette altitude (1056 mètres au-dessus du niveau de la mer), d’autant plus que le vent souffle à toute allure; malgré tout, mes nombreuses couches de vêtements parviennent à me garder au chaud, et la nuit est agréable, fatigue aidant.

Dimanche, nous profitons de l’absence de touristes aux heures matinales pour aller explorer le village. La balade va au-delà du simple plaisir; il s’agit surtout d’un véritable voyage dans le temps! Les étroites ruelles pavées où la mousse a commencé à pousser, les maisons à colombage, les portes antiques et les inscriptions à caractère religieux gravées au-dessus : tout contribue à nous faire croire que nous sommes au 17-18e siècle. Le ciel nuageux et la pluie qui menace de tomber à tout instant ajoutent davantage à l’atmosphère et nous dissuadent de trekker jusqu’au point culminant de la Sierra, à quelques kilomètres. C’est donc notre petite voiture qui nous y mène. Encore une fois, Oli doit se montrer prudent dans la montée, car une seconde d’inattention et l’absence fréquente de garde-fous dans les courbes peuvent nous projeter dans le vide.

À partir du sommet, à 1732 mètres d’altitude, la vue est imprenable sur les montagnes environnantes et la vallée. Le paysage ressemble à s’y méprendre aux paysages écossais et je suis émue de me trouver dans un endroit si semblable au pays qui m’a hébergée il y a de cela quelques années. Le vent glacé est ici notre ennemi numéro un, déstabilisant notre démarche, nous gelant les mains et… causant quelques photos floues! Nous nous aventurons malgré tout sur les rochers pour profiter des vues sublimes et nous éloigner des touristes qui commencent déjà à affluer. En fait, pour les visiteurs, l’attrait principal de l’endroit n’est pas le panorama mais bien un monastère, qui, selon toute attente, abrite une Vierge noire!

Après s’être emplis les poumons d’air pur, nous entamons la descente jusqu’à San Martín del Castañar, un village de 300 habitants beaucoup moins touristique que le précédent. Quelle n’est pas notre surprise de surprendre les villageois en train d’assister à un discours électoral, dans leur petite plaza de toros! Le candidat parle, entre autres, des jeunes qui désertent la campagne et vont s’établir en ville, ce qui semble également être le cas au Québec… Les enjeux m’apparaissent évidents pour les politiciens dans cette région d’Espagne très rurale, montagneuse de surcroît et assez éloignée du pouvoir central de Madrid… En terminant son discours, l’homme invite tous les gens présents à aller déguster une paella! Excités à l’idée de partager le mets national espagnol avec les gens de la place, Oli et moi suivons la foule pour obtenir notre ration, mais renonçons finalement à cause de nos estomacs trop impatients…

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Commentaires
V
Meme si je suis presentement en voyage et que je vois moi aussi des paysages merveilleux...tes photos me font rever...que dire de plus, cest tout simplement magnifique!<br /> <br /> val<br /> xxx
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